
Le 27 septembre 2024, la population Burkinabè se réveille avec une information sur la submersion du pont de Hèrèdougou, rendant impraticable la route nationale numéro 1 (RN1) qui relie les deux grandes villes du pays : Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. L’incident qui a occasionné la plus longue interruption du trafic routier jamais connue dans l’histoire du Burkina (10 jours), est survenu plus d’une semaine après des pluies abondantes et continues enregistrées dans le sous bassin du Grand Balé, le fleuve sur lequel le pont a été réalisé.
La submersion du pont de Hèrèdougou n’était pas un cas isolé dans le pays. A la même période, plusieurs autres ponts d’envergure sur l’ensemble du réseau routier national ont été endommagés, voire emportés par la furie des eaux. C’est le cas des blocs techniques de l’ouvrage de Tarfila dans les Cascades et l’érosion des talus des chaussées sur la RN7 à Takalédougou entre Bobo-Dioulasso-Banfora. En plus des régions des Hauts-Bassins, où il y a aussi eu l’effondrement partiel de l’ouvrage de Bama sur la RN9, qui relie Bobo-Dioulasso à Dandé, et celui de Badara sur la RN8, reliant Bobo-Dioulasso à Orodara, ainsi que la coupure de la piste rurale de 36 km liant Toussiana à Kourinion.
Devant l’urgence de la situation, les nouvelles autorités du pays à travers le directeur général de l’entretien routier, Salfo Pacéré, animera courant novembre 2024, dans la foulée, quelque deux semaines après la réouverture du trafic sur le pont, une conférence de presse pour dresser le bilan des dégâts enregistrés sur l’ensemble du territoire et les décisions qui ont été prises.
Dans sa prise de parole, cet ingénieur en génie civil révélera que c’est le réseau routier, dans son ensemble, qui a été éprouvé par les fortes précipitations enregistrées courant juillet, août, septembre et octobre 2024, ayant entraîné des dommages sur certains des ouvrages suite aux inondations. Le ministre en charge des infrastructures, Adama Sorgho, confiant à la session plénière du 22 octobre que les ouvrages directement touchés par les conditions météorologiques extrêmes ont eu leurs performances structurelles fonctionnelles affaiblies, suivies d’effondrement partiel ou total par endroits.
Conçu et construit, il y a plus d’une quarantaine d’années, le pont de Hèrèdougou est l’un des ponts avec beaucoup d’enjeux majeurs pour le pays qui a été régulièrement touché et submergé à plusieurs reprises pendant les saisons pluvieuses en 1978, 1988, 2002, 2022 et enfin 2024. Interrogé sur les causes de ces inondations récurrentes de ce pont de Hèrèdougou, le Professeur Youssoufou Koussoubé du laboratoire d’hydrogéologie de l’Université Joseph Ki-Zerbo (UJKZ) dénonce le laxisme.
Pour lui, le phénomène était connu d’avance, mais les anciens responsables n’avaient pas mesuré l’envergure. Le Burkina reste l’un des pays qui n’ont pas une longue histoire de mesure de l’eau, appelée « chronique ». Le dispositif qui existe est très récent, parce qu’on parle des suivis qui remontent aux années 70 seulement, a-t-il souligné. « Alors que si l’on prend les pays développés, certains sont à plus de 600 ans de suivi de leurs rivières et ils connaissent leurs maximums et leurs minimums. Ce qui leur permet de faire des prévisions qui vont pouvoir tenir dans le temps. Parce qu’on parle de changement climatique sur une période de 30 années, et si l’on avait une chronique de plus de 100 ans voire 200, on aura connu tous les épisodes pluvieux possibles, avec tous les niveaux maximums et minimums. En ce moment, l’on pouvait bien planifier les actions », a-t-il expliqué.
Toutefois, l’universitaire nuance en en précisant « que bien vrai qu’au Burkina, il y a eu des suivis, ils n’ont cependant pas été aussi longs non seulement dans le temps, mais également ils n’étaient pas réguliers ». « Ce qui ne pouvait pas permettre de faire une bonne prévision », regrette l’enseignant-chercheur.
L’expert en hydrogéologie fait aussi remarquer que ces inondations récurrentes sont dues en outre au fait qu’au vu des chroniques manquantes, certains détails n’ont pas été pris en compte au départ dans la réalisation de l’ouvrage, alors qu’avec le changement climatique, cela le rend fragile et il ne peut pas tenir devant les phénomènes climatiques extrêmes… Son constat se trouve d’ailleurs être confirmé par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Dans son sixième rapport de synthèse de 2021 à 2023, le groupe détaille l’impact du changement climatique sur les ponts, avec une attention particulière aux risques de dégradation accélérée dans le monde. Et de souligner que les ponts sont particulièrement vulnérables aux événements climatiques extrêmes comme les inondations et les sécheresses, ainsi qu’aux variations de température qui peuvent affecter les matériaux de construction comme le béton. Alors que le pont de Hèrèdougou était réalisé en béton.
Le Pr Youssoufou Koussoubé insiste en outre sur le laxisme des décideurs et la non prise en compte des alertes qui sont souvent faites dans les études et les travaux de recherche. Concernant le laxisme, il fait savoir que durant toutes ces années, tous les gouvernements qui se sont succédés, défilaient tous sur le pont à chaque inondation, mais l’on tombait toujours dans le même problème l’année suivante, parce que les solutions proposées n’étaient pas pérennes.
Tout en précisant que l’impact du changement climatique sur les ponts est un problème transversal et pour le résoudre, il leur fallait à l’époque un ensemble d’entités, notamment la recherche, les différents ministères (eau, infrastructures…), les communautés, les conseillers villageois de développement (CVD), et les mairies pour avoir une vision holistique de la situation et c’est ce qui a manqué durant toutes ces années.
« Mais en lieux et place d’impliquer toutes les entités, le travail avait été laissé au seul ministère des infrastructures, ce qui a fait que ça ne pouvait pas marcher, parce que, ce n’est pas un problème qui peut se résoudre par une seule entité », a-t-il déploré, évoquant des alertes d’anciens travaux non prises en compte pendant la période du bon suivi du pont et qui avaient révélé à l’époque un comportement un peu nouveau du sous bassin versant, « notamment le comportement de l’eau qui montait très vite et qui mettait du temps avant de s’évacuer. Donc, il fallait que ce phénomène nouveau de l’eau soit analysé de près pour comprendre, mais cela n’a pas été fait, et c’est ce qui est arrivé lors de l’inondation, et cela a même surpris les populations », a-t-il critiqué.
« Si c’était la nuit, ce n’était pas bon, on aurait enregistré des centaines de morts »
En effet, les inondations enregistrées en 2024 ont fait d’énormes dégâts au plan national. En rappel, les ponts ne sont pas les seules infrastructures rendues vulnérables par les nouvelles réalités climatiques aggravées par le laxisme des gouvernants. Des milliers de personnes voient chaque année leur vie sur le fil, comme à Hérédougou, avec ses 2000 habitants. En 2024, ce sont autour de 16000 personnes qui ont été sinistrées sur l’ensemble du territoire burkinabè, selon le point du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR).

Selon Ali Konaté, responsable du conseiller villageois de développement (CVD) de Hèrèdougou, les deux inondations de 2024 ont détruit dans le seul village, 492 hectares de champs, emporté presque tous les animaux et rasé les maisons des villageois les laissant dépourvus de tout. Quant au chef du village, bien vrai que sa population continue de souffrir presqu’une année après les inondations, mais il dit être reconnaissant au vu de ce que le village a échappé.
« Heureusement que c’est arrivé au petit matin, si c’était la nuit, ce n’était pas bon, on aurait enregistré des centaines de morts. Parce que, l’eau est montée en un clin d’œil et il fallait courir pour se sauver et laisser le reste sinon on mourrait tous ici », retrace difficilement le père de famille.
Angèle Gouabga, la trentenaire et fille du village, se rappelle encore comme c’était hier. « Nous avons connu des inondations ici, parce que, moi je suis née dans ce village, mais ce qui est arrivé, on n’avait jamais vu ça. Parce que, l’eau est venue tellement vite et cela a pris beaucoup de jours avant de descendre. Ce qui a fait qu’on n’a pas pu ramasser nos affaires, il fallait qu’on se sauve nous-mêmes, et tout est parti dans l’eau, mêmes nos maisons », témoigne-t-elle, presque les yeux aux larmes,
D’ailleurs, selon un rapport réalisé par l’Etat burkinabè et ses partenaires suite à l’inondation de 2009, l’on parlait déjà de la question de la multiplication des inondations dans les années à venir, l’augmentation des quantités d’eau qui tomberont et la fragilité des infrastructures dans son ensemble.
Une autre étude dirigée par un consortium de 32 scientifiques africains et internationaux, et dont les résultats ont été publiés dans le journal Nature (Cuthbert M. et al., NATURE, Volume 572 du 08 Août 2019) , attirait aussi la sonnette d’alarme en la matière. L’étude évoquait déjà de fortes pluies et d’inondations qui pourraient être amplifiées, selon les projections climatiques des prochaines décennies, prévoyant des phénomènes climatiques extrêmes (inondations, sécheresse…).
Cependant, selon les statistiques, les proportions des infrastructures routières, notamment les routes en mauvais état de 47,43% contre 21 % de celles en bon état en 2020. Néanmoins, depuis la conférence de presse bilan de novembre 2024, le pont de Hèrèdougou est en cours de réhabilitation dans son ensemble et selon Salfo Pacéré, plus de 18 milliards de FCFA ont été mobilisés, et la construction de nouveaux ouvrages endommagés par les inondations de 2024, et plus de 23 milliards pour l’ensemble du réseau routier.
Cameroun et son extrême-nord inondé

L’année 2024 aura été une fois encore meurtrière au Cameroun. Des fortes inondations observées dans certaines parties du pays ont laissé un paysage de tristes souvenirs. D’après la croix-rouge camerounaise, en l’espace d’un mois, près de 100 mille personnes ont été affectées dans les régions de l’Extrême-nord, de l’Ouest, du Nord-ouest et du Sud-ou, du Cameroun avec à la clé, de nombreux décès, des pertes de moyens de subsistance, de maisons, d’infrastructures, d’établissements scolaires, des dommages agricoles et environnementaux, ainsi que des pertes de bétail.
Dans la région de l’extrême-nord, l’une des plus pauvres du Cameroun, de fortes inondations enregistrées durant la saison pluvieuse ont affecté plus de 26 mille femmes enceintes d’après un bilan établi par le ministère de la santé publique. Aussi, les enfants ont été privés d’éducation, car plusieurs infrastructures scolaires ont été soit totalement détruites soit inondées selon OCHA, le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires de l’ONU.
« Parmi les infrastructures emportées par l’afflux des eaux, on note, le célèbre pont Danay. Vieux de plus de 40 ans, l’ouvrage permettait d’assurer de connecter la ville de Yagoua dans la région de l’extrême-nord du Cameroun à d’autres localités environnantes », explique le ministère camerounais des travaux publics sur son site. Pour Yaya Bakary, le président les commerçants de Yagoua « la rupture de ce pont suite aux fortes pluies qui se sont abattues a sevré la ville du flux commercial avec son voisin tchadien. Toute chose qui crée un véritable manque à gagner ».
La digue de Paul Biya
Au Cameroun, les fortes précipitations enregistrées en 2024 ont provoqué la rupture de plusieurs infrastructures indispensables à la mobilité des populations. Dans la région du Littoral Cameroun, le seul arrondissement de Massock-Songloulou, une unité administrative de près de 10 mille habitants a enregistré durant la même période l’effondrement de neuf ponts. Une destruction qui a plongé la population dans la détresse. Car, la commune est enclavée, isolée et privée d’infrastructures de base. Elle souffre d’un manque d’accès aux services essentiels de base comme l’eau potable, les soins de santé, l’éducation, et les routes praticables. Rallier le centre urbain est un parcours de combattant pour la population, impossible pour les villageois d’écouler leurs vivres ou s’approvisionner en produits de première nécessité.
Dans l’extrême-nord du Cameroun déjà affectée par les crises alimentaires et sécuritaires, l’effondrement des digues et des ponts a fait rejaillir les souvenirs d’une promesse présidentielle de 2012 jusque-là non réalisée. Le projet de construction d’une digue-route. Cette saison-là, au moins 64 personnes avaient trouvé la mort et des centaines de milliers d’autres sinistrées comme l’indiquait un rapport publié par OCHA.
Des disparitions survenues du fait des inondations causées par des changements climatiques, selon des experts de l’Observatoire National sur les Changements Climatiques. « Si la digue route annoncée avait existé, elle aurait certainement permis d’empêcher les eaux de se déverser dans la ville, avec le lot des dégâts enregistrés ». Indique Pierre Lirawa, maire de la ville de Yagoua frontalière à la République du Tchad.

Un projet fantôme ?
A la demande du ministère de l’économie camerounaise, l’étude de faisabilité de Paul Biya réalisée pour un montant de 1 milliard Fcfa avait chiffré à 1000 milliards Fcfa le coût des travaux. Depuis 2012 soit 13 ans en 2025, l’Etat du Cameroun peine à mobiliser ces financements. Selon les experts, l’étude déjà réalisée il y a près d’une décennie pourrait nécessiter une réactualisation et un financement supplémentaire, outre les 1 milliard jusque-là englouti.
Or, dans le rapport final pour le compte de l’année 2023 du document d’élaboration du schéma régional d’aménagement et de développement durable du territoire de la région de l’extrême-nord, publié par le ministère de l’Économie de la planification et de l’aménagement du territoire, l’on note à sa page 58 que l’avancement des travaux en vue de l’attribution du marché de construction de la digue route Yagoua–Kousseri est de 20%.
Pourtant, le 20 février dernier, à l’occasion de la première session du comité de pilotage du Programme spécial de reconstruction et de développement de la région de l’Extrême-Nord, le ministre de l’Économie déclarait que le Cameroun a besoin de 1 100 milliards de Fcfa pour réaliser cet immense projet. Sans dévoiler les noms des potentiels bailleurs, Alamine Ousmane Mey confiait au cours de cette rencontre que les démarches de mobilisation sont engagées afin de satisfaire à cet engagement du chef de l’Etat
Toutefois, parmi les noms évoqués dans la presse locale, se trouvent la Banque Mondiale et la Banque Africaine de développement. Les deux bailleurs de fonds accompagnent le Cameroun dans la réalisation des projets dans plusieurs localités du pays. Grâce à son projet d’urgence contre les inondations, la banque mondiale a assuré, entre 2014 à 2020, la réhabilitation de 70 kilomètres de la digue du Logone, 27 km du barrage de Maga et partiellement 7 500 hectares de périmètres d’irrigation.
Pour Aboukar Mahamat, expert en questions de gouvernance et de ressources en eau dans le bassin du Lac Tchad, le projet de digue-route long de 330 km ne serait pas approprié pour un écosystème comme la plaine du fleuve Logone qui est en partage entre le Cameroun et le Tchad. « D’abord, parce que lorsque vous endiguez les rives d’un cours d’eau, vous annulez les débordements et vous faites en sorte que les eaux vont de l’autre côté. On en a déjà l’expérience avec au moins la portion située entre Yagoua jusqu’à Maga, côté Cameroun, et Bongor côté Tchad » relève l’expert.
En 2012, les Tchadiens ont eu le même financement de la BAD (Banque Africaine de Développement). Comme le Cameroun, ils ont eux aussi construit la digue qui à tour a mis leur voisin en difficultés en 2012, puisque les infrastructures du Cameroun étant mal entretenues et vieillissantes. Déplore le coordinateur national de l’ONG Alliance citoyenne pour le Développement et l’Education à l’environnement. « Je vous rassure, si le Cameroun prolonge seulement cette digue de 50 km dans le Logone et Chari, on met la ville de N’djamena en danger », prévient cet acteur de la société civile.
Des routes coupées, l’économie ralentie
Du nord au sud, de l’est à l’ouest du pays, les scènes se sont répétées pendant des mois courant 2024 au Cameroun. Des routes submergées, des chaussées effondrées, des digues fissurées, des caniveaux débordés. Le réseau routier camerounais, essentiel à la mobilité, à l’économie et à la sécurité alimentaire, n’a pas résisté aux caprices du climat. Le cas le plus pathétique est celui de de l’éboulement de la falaise de Dschang à l’ouest du pays.
Les 5 et le 7 novembre 2024, le sol de la falaise s’est dérobé à deux reprises sous les pieds des habitants. Deux éboulements survenus respectivement en l’espace de 48h, ont causé la mort d’au moins 24 personnes, fait plusieurs blessés et laissé des dizaines de familles sans abri. La terre, gorgée d’eau après plusieurs jours de pluies diluviennes, s’est transformée en tombe pour nombre d’entre elles.
Sur les collines escarpées qui bordent cette ville universitaire, les stigmates du drame sont encore visibles à l’œil nu : maisons effondrées, arbres déracinés, blocs de terre mêlés aux effets personnels des victimes. Sur le premier site touché, ce sont des glissements de terrain soudains qui ont surpris les riverains en pleine nuit, ensevelissant des familles entières sous la boue. Deux jours plus tard, une seconde rupture du sol est survenue dans un autre secteur, aggravant le drame.
Au-delà de la tragédie humaine, les conséquences sur la mobilité restent tout aussi inquiétantes. Des tronçons entiers de routes régionales ont été détruits, des ponts se sont effondrés, et plusieurs localités coupées du reste du département.

La célèbre route de la falaise, axe stratégique entre le département des hauts-plateaux dont dépend la ville de Dschang et les plaines de Santchou, a été partiellement ensevelie. Les automobilistes, camionneurs et moto taximen se retrouvent toujours coincés, car l’axe reste toujours interdit à la circulation. Le 22 juillet dernier, le gouvernement a instruit le renforcement immédiat des équipements et des ressources humaines pour accélérer les travaux d’un coût estimé à plus de 3 milliards de FCFA d’après les prévisions du maître d’ouvrage le ministère des travaux publics.
Le climat change, les sols cèdent
Ce double éboulement s’inscrit dans une série noire de catastrophes naturelles qui ont frappé le Cameroun en 2024. À l’origine : des précipitations extrêmes et imprévisibles, dues aux effets croissants du changement climatique selon les services météorologiques camerounais. Conçues dans les années 70 à 90 pour des régimes pluviométriques relativement stables, les infrastructures routières camerounaises sont désormais confrontées à des événements extrêmes, plus fréquents et plus destructeurs : crues éclair, inondations, érosion accélérée, chaleur excessive.
Pour pallier ces catastrophes climatiques, le Cameroun a adopté un Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC) et s’est engagé dans plusieurs programmes régionaux de résilience climatique. Des efforts sont faits notamment avec l’appui de bailleurs comme l’Union européenne, la Banque africaine de développement ou la Coopération allemande pour construire des infrastructures plus résistantes et intégrer des critères environnementaux dans les appels d’offres.
Cependant, ces initiatives restent limitées dans leur portée et peinent à suivre le rythme des dégradations. Selon le FMI dans son rapport de mai 2024 sur la résilience du Cameroun face au climat : « Plus de 94 % des routes camerounaises sont non revêtues, et seuls 11 % des réseaux routiers national et régional sont en bon état ». Le même rapport indique qu’environ 274 km de routes subissent chaque année des dommages liés à des catastrophes naturelles, principalement des inondations et glissements de terrain. Ces interruptions affectent gravement la mobilité des populations, le transport de marchandises, l’accès aux soins de santé et la scolarisation des enfants.
Cet article est rédigé par Yvette Zongo (Burkina Faso) et Jean-Charles Biyo’o Ella (Cameroun) avec le soutien de la CENOZO dans le cadre de la phase 3 du projet OCRI (Open Climate Reporting Initiative).