Le 16 octobre de chaque année, ce depuis 2014, à initiative des Organisations de la Société Civile africaine se célèbre une journée Africaine de la dentisterie sans mercure.
A partir de cette édition 2022, toute une semaine à compter du 16 octobre de chaque année y est désormais consacrée.
La Semaine Africaine de la Dentisterie Sans Mercure est une période décisive pour les organisations de la société civile de promouvoir la transition de l’Afrique vers une dentisterie sans mercure et sans danger. Elle est célébrée sous le parrainage de l’Alliance Mondiale pour une Dentisterie Sans Mercure et le Centre Africain pour la Santé Environnementale.
L’objectif principal est de sensibiliser les gouvernements, les parties prenantes diverses et le public sur les dangers du mercure contenu dans les amalgames dentaires pour une action éclairée et conséquente. « Au Cameroun, cette semaine porte un message clé : l’interpellation des pouvoirs publics sur la nécessité de parachever le travail que le Premier Ministre, Chef du Gouvernement a mandaté au groupe de travail co-dirigé par le Ministère de la Santé Publique et le Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable visant l’internalisation des dispositions de la Convention de Minamata sur les amalgames dentaires à travers une règlementation nationale plus ambitieuse », a déclaré Dr. Gilbert KUEPOUO, Directeur Exécutif du Centre de Recherche et d’Education pour le Développement (CREPD), qui abrite l’un des pôles du Centre Africain pour la Santé Environnementale basé à Yaoundé, Cameroun.
A la suite de ce communiqué de Presse, nous avons voulu en savoir plus sur les amalgames dentaires au Cameroun à travers un entretient avec Dr. Gilbert KUEPOUO (Ci-dessous le résumé de nos échanges) :
Sous l’impulsion de la Région Africaine, les amalgames dentaires ont été inclus dans la Convention de Minamata en son article 4 consacré aux produits contenant le mercure ajouté à éliminer progressivement.
Depuis son adoption en 2013, et à chacune des Conférences des Parties, les Parties renouvellent leurs engagements à protéger la santé et l’environnement du mercure des amalgames dentaires.
L’un des plus forts de ces engagements est l’amendement de la Convention pour fixer un plancher mondial contraignant pour les Parties à savoir la fin de l’utilisation des amalgames pour les enfants et pour les femmes enceintes et allaitantes.
Comme toute décision politique, cet amendement représente un minimum et chaque Partie est libre compte tenu de son contexte de prendre des mesures plus protectrices. Par exemple, pour les pays en développement qui manquent de ressources pour se conformer aux exigences techniques d’opérationnalisation d’une clinique dentaire qui utilise encore les amalgames dentaires pour des exceptions tolérées par le traité, notamment se doter de séparateurs de mercure, assurer un entretien approprié de ces séparateurs, y compris une sensibilisation et des inspections sans fin dans les cliniques dentaires, assurer la gestions sans danger des déchets d’amalgames dentaires, toutes choses qui n’existent dans aucune clinique dentaire de notre pays, rendraient les services inaccessibles aux patients.
Face à cette situation, la meilleure solution appropriée pour le Cameroun est la prévention ; c’est-à-dire l’arrêt total de l’utilisation des amalgames dentaires dans les cabinets et cliniques.
C’est une option réaliste, réalisable et mandatée par le droit international, (la convention de Minamata sur le mercure que le Cameroun a ratifié). Les alternatives sans mercure existent et sont de qualité supérieure, disponibles et abordables pour toutes les catégories de patients dans notre pays et la grande majorité des Dentistes les utilisent.
Dans certains pays développés, les amalgames dentaires sont interdits depuis des années, et là où ils sont marginalement utilisés, ils le sont chez les prisonniers et les populations indigènes.
Le CREPD appelle les parents et les jeunes femmes à exiger les obturations dentaires sans mercure pour leurs enfants et pour eux-mêmes, en attendant l’intervention des pouvoir publics à travers la réglementation.
Le 5 octobre, le Centre Africain pour la Santé Environnementale a écrit à la Commission européenne pour exiger la fin du commerce des amalgames dentaires. Car c’est moralement injuste d’exploiter les faiblesses règlementaires des pays pauvres pour leurs inonder des produits reconnus comme nocifs. Cette requête a été co-signée par 24 dirigeants d’ONG du continent.
Pour plus d’information, contacter : téléphone : + 237 677202271 et adresse email : crepdcentre@yahoo.com