La riposte économique aux dommages de la pandemie du Covid 19, s’articule dans tous pays observés autour du financement public par le biais des politiques monetaires, c’est-à-dire en créant de la monnaie.
En effet, les centaines, voir les milliers de milliards en devises annoncées ci et là ne sont pas fonds thésaurisés quelque part.
Or comment les pays africains de la zone franc peuvent-ils riposter alors qu’ils n’ont pas de leviers monétaires?
Ma proposition originale consiste simplement à créer un fonds de riposte alimenté par de la monnaie électronique qu’elle va faire circuler en ayant recours aux opérateurs de téléphonie mobile.
Il s’agira ensuite de distribuer cet argent sous forme de mobile money aux personnes physiques ou morales pour des besoins de subsistance ou pour des besoins de soutien de secteurs sinistrés.
Les transactions par le canal de mobile money seront donc dotés du pouvoir libératoire c’est-à-dire que personne ne pourra les refuser comme moyen de paiement.
Pour rendre la mesure plus incontournable, les salaires des agents publics seront servis en partie par ce canal.
Les impôts, l’eau, l’électricité, les hydrocarbures et autres seront notamment réglés par ce moyen.
Le flux d’argent généré va permettre de soutenir la demande sur les différents marchés pour empêcher des pans d’activités de s’effondrer. Je pense aux produits agro-pastoraux qui pourraient s’effondrer par insuffisance de la demande notamment sur des produits supérieurs tels que la viande. Il en va de même pour de nombreux secteurs tels que l’agro-alimentaire.
Ce fonds devrait aider certaines entreprises à payer leurs loyers dont le montant devrait subir une décote sur la base d’une loi spéciale.
À ces mesures distributives devrait s’associer un plan de production d’urgence sur les secteurs clés de l’agriculture. En ce début de saison pluvieuse, L’État doit subventionner les agriculteurs paysans ou industriels à intensifier leur production dont l’achat est garanti. Ceci aura pour but de pallier à la baisse des importations d’une part et à la fuite des devises d’autre part.
Ainsi, des activités de production de tubercules, de céréales, de poissons, de transformation du coton, de fabrication de toiles pouvant entrer dans la production de draps, de masques et d’autres accessoires barrières au Covid 19. Toutes les activités entrant dans ces filières seront ainsi boostées.
D’autres secteurs bien identifiés feront l’objet de mesures similaires.
La mise en oeuvre de ce plan exige la mise sur pied d’une Task Force constituée d’économistes, de statisticiens économistes, d’informaticiens spécialisés dans les operations bancaires, de juristes, sociologues, communicateurs, banquiers, operateurs de transferts d’argents, entre autres.
Ce plan comporte deux principaux avantages. Le premier est de soutenir l’activité économique pour limiter les effets négatifs de cette crise sanitaire.
Le second objectif est de de contourner le piège qui nous empêche en zone CFA d’activer le levier monétaire. Il s’agit aussi de tester le principe de la monnaie binaire cher à l’économiste Dieudonné Essomba.
Pour plus de détails, venez me payer.
Francis Bidjocka
Économiste, Théoricien du solidarisme économique.