Notre Gouvernement a annoncé en grandes pompes la mise en œuvre de la couverture santé universelle à travers la signature le 27 août 2020 à Yaoundé, d’un contrat de partenariat public-privé.
Les missions principales qui sont dévolues à l’entreprise privée retenu cet effet seront entre autres :
l’implémentation d’un système de couverture santé universelle au Cameroun et la réalisation de toutes les opérations commerciales et financières y afférentes,
La collecte des contributions sociales du secteur informel,
La mise en commun des fonds dédiés à la gestion de la couverture santé universelle,
Le conventionnement des formations sanitaires publiques et privées, le contrôle médical et le paiement des factures des prestataires agréés, ainsi que le suivi-évaluation des prestataires de soins et services de santé.
Bonne nouvelle à priori au nom du droit à la santé pour tous .
Mais cela ne marcherait que si le projet était efficacement mis en œuvre. Or notre système de santé présente encore de nombreuses faiblesses.
À commencer par l’insuffisance des infrastructures, le faible équipement de son plateau technique , une carte sanitaire insuffisamment couverte , la rareté de spécialistes dans certains domaines , la qualité approximative de la prise en charge , la multiplicité des erreurs médicales à corriger, la mauvaise réputation des formations hospitalières du public ,etc.
Bien au-delà, l’initiative exige environ 1200 milliards pour sa réussite. Des fonds à mobiliser dans le secteur autant formel qu’informel .
Le montant des cotisations à verser sera-t-il à la hauteur des bourses du Camerounais moyen ? Tous auront-ils les moyens de le faire ? Comment cela se passera-t-il concrètement ?
Qui cotisera de façon constante et continue pour un système de doute qu’il redoute ?
Des questions et bien d’autres auxquelles nos dirigeants auraient dû répondre avant de nous proposer ce saut vers cet autre inconnu.
Certaines bonnes initiatives lorsqu’elles ne sont pas bien expliquées peuvent souffrir d’un défaut d’adhésion systématique et donc de résultat .
La faute ne reviendra alors pas à celui qui est réticent mais plutôt à celui qui n’a ni pu ni su expliquer.
Serge Espoir MATOMBA,
Premier Secrétaire National du PURS