C’est l’une des conséquences socio environnementales du barrage hydroélectrique de Lom pangar.
Les habitants des villages Deng Deng, Déoulé Ouami Kambo Cassi et Lom pangar village dans l’arrondissement de Belabo….. ne savent plus à quel saint se vouer ; depuis la construction du barrage hydro électrique de Lom Pangar et l’apparition du lac éponyme consécutive à l ennoiement de la grande forêt par les eaux de cette infrastructure les paysans n’ont plus la maitrise du calendrier agricole.
« Le climat a beaucoup changé, les pluies tombent beaucoup plus tôt maintenant avant la période normale (mai juin) » explique hervé Pitol, un jeune agriculteur de Deng Deng.
Cette situation nous amène à ne plus bruler nos champs comme on le faisait pendant la période des abatages, précise le jeune paysan.
Selon les habitants de ces villages, les variations de climat que l on observe aujourd’hui ont commencé à se faire ressentir fin 2016, date de la mise en eau totale de l’ouvrage, autrement dit le stockage des six milliards de mètre cube d’eau dans la retenue.
« La chaleur aujourd’hui est tel que parfois on atteint les pics de 35 degrés voire plus, qui peuvent s’étendre sur trois mois notamment entre novembre et janvier » nous lance un autre paysan de Déoulé assied sous l’ombre d’un manguier.
Du côté Edc, maître d’ouvrage du barrage hydroélectrique de LomPangar, la chaleur dont parlent les populations n’est en rien liée à la construction de cette infrastructure, le phénomène d’élévation de température est mondial ajoute Alphonse Emadak, sous directeur de l environnement et la qualité au projet du barrage de Lom Pangar.
« Les travaux de nettoyage de la cuvette ont été faite de manière satisfaisante de tel enseigne que même les émissions de gaz à effet de serre sont minorées, » a-t-il indiqué avant de préciser que le projet avait prévu en aval un système de ré-oxygénation de l’eau qui permet à la fois de garantir la qualité de l’eau et d’éviter ainsi les impacts sur le climat local.
Mais pour Ghislain Fomou, environnementaliste et chargé de projet au Service d’Appui aux Initiatives Locales de Développement SAILD, une Ong camerounaise, la perte de la vaste forêt et l’apparition d’un grand projet à la place a considérablement modifié le climat local.
Ce barrage d’une capacité de 6 milliards de m3 d’eau doit permettre de réguler le débit de la sanaga et à long terme à augmenter la capacité de production des centrales de song loulou ( 335 MW) et de compléter l’aménagement hydroélectrique de ce fleuve.
L’infrastructure a coûté 240.9 milliards de franc cfa.
Ebénizer DIKI de retour de Lompangar avec l’appui du Centre Putlizer.